Souvenez-vous de la version cinématographique de Patrice Leconte avec Fabrice Luchini et Sandrine Bonnaire…
Parce qu’elle s’est trompée de porte, Anna s’est retrouvée à confier ses déboires conjugaux à un conseiller fiscal, William Faber. Touché par sa détresse, troublé aussi, l’homme n’a pas eu le courage de lui dire qu’il n’était pas psy.De rendez-vous en rendez-vous, de confessions en confessions, un étrange rituel s’instaure entre eux. William est à chaque fois ému par la jeune femme, et fasciné d’entendre ce qu’aucune femme ne livre jamais. Qui est donc Anna ? Est-elle seulement dupe du jeu qui se joue ?Chaque jour plus impliqués dans cette étrange relation, Anna et William commencent à remettre en cause leur vie, leurs proches. Grâce à l’autre, ils posent enfin un regard neuf sur la vie, sans vraiment savoir où cela les conduira…
Créé à Bruxelles au Palais des Beaux-Arts le 18 février 2011
Genre : Comédie sentimentale, Théâtre
Auteur : Patrice Leconte, Jérôme Tonnerre
Distribution : Alain Leempoel, Hélène Couvert, Catherine Conet, Michel Israël
Production : Panache Diffusion et le Théâtre de Namur
Mise en scène : Bernard Yerlès
Scénographie : Nathalie Borlée
Costumes : Jackye Fauconnier
Photographe : Julien Pohl
Musique : David Callas
Conception lumières : Marcel Derwael
Durée : 90
Saisons
2012-2013
En savoir plus
Lu dans la presse
» (…) Hélène Couvert, Catherine Conet, Michel Israël et Alain Leempoel n’invitent pas le spectateur à assister au crépuscule des sentiments mais plutôt à la source où s’abreuvent les amours naissantes, les désirs nouveaux et les passions assumées. »
Extrait tiré de l’article paru dans le Vlan (édition Bruxelles) du 02/02/2011
Voici ce qu’écrivait Bernard Meeus dans Le Soir Magazine du 09/03/11 après la création de la pièce au Bozar :
« Faites un noeud dans votre mouchoir. Cette pièce n’a pas fini sa course après la première salve à Bozar, elle sera rejouée au Public et à Namur fin de l’année.
Mais prenons les devants !
Associé à Bernard Yerlès pour la mise en scène, Alain Leempoel a jeté son dévolu sur cette histoire étrange reposant sur un malentendu. Celle d’un conseiller fiscal, William qui voit un jour sonner à sa porte Anna, déboussolée, mais surtout trop confiante, car elle le prend pour son psy.
Anna s’est trompée d’étage. Elle s’épanche.
William ne se sent pas le droit de la décevoir tout en prenant goût à ce récit trop privé pour ne pas être tentant.
On se souvient du film de Patrice Leconte avec Sandrine Bonnaire et Fabrice Luchini puis de son adaptation sur les planches avec Christophe Malavoy.
Voici la relève belge avec un beau quatuor Hélène Couvert, Catherine Conet, Michel Israël et Alain Leempoel.
Confidences pour confidences, on peut déjà inscrire ce spectacle pour plus tard ! »
Lire les commentaires
Entretien avec Patrice Leconte au sujet du film
Intégralité du texte sur http://www.commeaucinema.com
Comment est né votre nouveau projet ?
Alain Sarde et Christine Gozlan m’ont proposé de lire un sujet de Jérôme Tonnerre. Il s’agissait d’une trame développée sur une trentaine de pages, qui m’a passionnée. J’y ai senti la base d’une espèce de thriller sentimental. Tout commence sur un quiproquo, pour évoluer ensuite entre mystère et désir. Cette histoire me parlait. Avec Jérôme, nous avons alors commencé un travail d’adaptation. Nous avions envie d’aller dans la même direction.
Quels éléments vous ont séduit précisément ?
C’est une rencontre atypique, étonnante, intime. Les deux personnages principaux ne se révèlent que peu à peu. C’est particulièrement vrai d’Anna, interprétée par Sandrine Bonnaire.
J’aime que l’on puisse se demander qui se cache derrière cette jeune femme. Est-elle simplement malheureuse ? Est-ce une mythomane ? Tout est possible, elle dit être dans la plus grande détresse, mais peut-être est-elle en train de manipuler William.
Diriger les acteurs et mettre en scène en tenant compte de ce postulat devient passionnant. Il faut jouer avec les apparences, laisser la place au doute.
Au moment de l’adaptation, aviez-vous déjà pensé à vos interprètes ?
Non, nous avons imaginé William et Anna sans savoir qui les interpréteraient. Nous avions bien évoqué plusieurs noms, mais nous avons remis le choix à plus tard.
Quelquefois, les acteurs sont une source d’inspiration, mais sur ce film, nous avons d’abord écrit pour les personnages et non pour des comédiens.(…)
Votre film joue beaucoup sur l’attente réciproque des deux personnage ?
C’est sans doute ce qui en fait un thriller sentimental. On y trouve cette part de mystère, d’incertitude, de crainte, de doute, et le suspense est construit autour des sentiments.
Il s’agit d’une histoire d’amour, mais terriblement pervertie, atypique et platonique aussi. J’ai toujours bien aimé retarder l’attente. Tout ce qui est « avant » est beau à filmer et me trouble.
(…)
Mot du metteur en scène
Ce qui m’a intéressé quand on m’a proposé de mettre en scène “Confidences trop intimes”, scénario, film, avant d’être une pièce de théâtre, c’est le sentiment que le voyeurisme en était le thème principal…
Le voyeurisme, s’il il n’est pas l’essence même du cinéma (être voyeur de…) au moins en est-il un de ses thèmes favoris, naturels, déclinés maintes fois par certains de ses grands réalisateurs : Hitchcock, Almadovar, Brian de Palma, Beineix, Zulawski.
L’idéal, au théâtre, pour y faire du cinéma (sans jeu de mot facile…) serait de mettre le spectateur dans cette position privilégiée du réalisateur, qui, à travers l’œilleton de sa caméra, avec ses choix de focale (gros plan, plan moyen, plan large) oriente le regard, choisi l’approche, parviens à capter, à “voir” ce que l’œil humain ne perçoit pas. Mais cet artifice du cinéma, indispensable élément technique, on le sait, est sans réelle utilité au théâtre.
Le théâtre a ses propres armes : le dévoilement, direct et instantané, l’introspection (sans filtre) des sentiments secrets de l’individu, la mise en lumière de la transparence de son âme, la mise à nu sans écran de son intimité…
Au cinéma, comme au théâtre, avec “Confidences trop intimes”, ce qui intéresse, ce qui fascine, ce qui nous amène à être spectateur, c’est la “mise en partage”, “l’offrande” de l’intimité des êtres, à voir ou à entendre, ici, sous la forme d’une confrontation psychanalytique, où l’inconscient, le désir, la curiosité, la maladresse, la perversité, le fantasme, le sexe, peut-être même l’amour se mélangent.
Si le spectateur de théâtre n’a pas droit au gros plan, au moins a-t-il droit à la chair et aux os des personnages qui nous en diront tout autant, si pas plus, sur le pourquoi du “trop intime”…
A la fin de la représentation, de ce huit-clos sensuel et mystérieux, on aura oublié, je l’espère, que “Confidences trop intimes” fut un bon scénario avant d’être une grande pièce de théâtre.
Bernard Yerlès
Bruxelles le 9 décembre 2010