Coup de coeur du Festival d’Avignon 2107 d’Alain Leempoel
De septembre 2017 à janvier 2018 au Théâtre Michel à Paris
Nous sommes au Philharmonique de Genève, dans la loge du chef d’orchestre de renommée internationale, Hans Peter Miller.
A la fin d’un de ses concerts, ce dernier est importuné à maintes reprises par un spectateur envahissant, Léon Dinkel, qui se présente comme un grand admirateur venu de Belgique pour l’applaudir.
Cependant, plus l’entrevue se prolonge, plus le comportement de ce visiteur devient étrange et oppressant.
Jusqu’à ce qu’il dévoile un objet du passé…
Qui est donc cet inquiétant M. Dinkel ? Que veut-il réellement?
Un face à face poignant entre deux acteurs saisissants
Voir le teaser du spectacle
Genre : Comédie dramatique, Théâtre
Auteur : Didier Caron
Distribution : Christophe Malavoy et Tom Novembre
Production : ID Production
Co-Production :
Mise en scène : Didier Caron et Christophe Luthringer, assistés de Isabelle Brans
Scénographie : Marius Strasser
Lumières : Florent Barnaud
Costumes : Christine Chauvey
Son : Franck Gervais
Durée : 80
Saisons
2018-2019
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Lu dans la presse
Juillet 2017 – Théâtral Magazine, par François Varlin
« Le verbe de la pièce est fort et se suffit à lui seul, texte de Didier Caron chargé de tension et de suspens. »
Publié le 29/09/2017 – Paris Match
« Public tourneboulé. C’est bouleversant. Et jouissif. »
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Note de l’auteur
Ma première intention était de relever les défis que je m’étais lancés :
Pouvais-je raconter une histoire solide, reposant uniquement sur les épaules de deux personnages ? Jusqu’à présent, j’écrivais des pièces chorales avec plusieurs protagonistes. Ici, mon «challenge» était de trouver la trame pour que l’action avance uniquement sur un enjeu suffisamment fort.
Mon second défi était donc de trouver cet enjeu qui tiendrait le spectateur en haleine tout au long de la pièce. Une intrigue puissante pour ne jamais tomber dans le bavardage ou le commentaire.
Mon troisième défi était d’écrire un drame. En effet, j’écris depuis toujours des comédies de mœurs et je voulais me confronter à cette sensation de ne pas avoir l’obligation de chercher le rire.
En ce sens «Fausse Note» m’a apporté un peu de répit !
Mon dernier défi était de parler d’un sujet que j’avais toujours évité d’aborder : la relation Père/Fils. Souvent cette relation est faite de silences pudiques, d’absences. Une absence qui devient, finalement, une présence décuplée. Mais un père, bon ou mauvais, reste toujours une image référente pour un fils. Cet amour n’a pas de raison, ne peut se justifier. Cet aspect de la relation entre un bon ou un mauvais père, vis à vis du fils, a guidé également mon histoire. Un fils peut-il aimer malgré tout un père qui s’est mal conduit? Que reste t-il d’un père qui n’a jamais exprimé son amour à l’égard de son fils?
De toutes ces réflexions découlait un autre thème, celui du libre arbitre.
Avons-nous le libre arbitre d’agir et pouvons-nous nous libérer des chaînes laissées par nos pères? Je pense personnellement que nous sommes maîtres de nos choix, pas du résultat. Alors si un père s’est mal comporté de son vivant, pouvons-nous réparer en son nom ou devons-nous porter sa faute et culpabiliser toute notre vie?
« Fausse Note» aborde les thèmes de la transmission, de la réparation mais aussi de la vengeance ; cette vengeance qui semble apaiser mais qui finalement ne répare rien.
Didier Caron
Note des metteurs en scène
Nous avons voulu un décor symbolique pour mettre en valeur la relation entre les deux personnages. Tout est évocation. Un carré de moquette rouge symbolise l’univers de Miller perdu au milieu de son propre néant. Un bâti de porte ajouré comme une promesse de fuite possible révèle son enfermement une fois que le personnage de Dinkel le retire.
Au milieu du plateau, un cube en bois comme promontoire de chef d’orchestre, devient la table de la loge de Miller, puis un bar contenant des bouteilles d’alcool qui enflamment les gorges comme la violence des souvenirs brûle l’intérieur des ventres : tout se transforme au fur et à mesure que la vérité fait surface.
Plus Miller lutte contre son passé, plus le décor et les accessoires de son monde se déstructurent et se transforment en images du passé. De cette loge d’artiste, nous sommes visuellement transportés dans une partie de l’histoire de l’Europe…
Révélation soudaine d’un temps enfoui, comme de la poussière trop longtemps cachée sous un tapis qui referait surface. Une pliure du temps, celle des souvenirs encore à fleur de peau, qui ne pourront plus mentir.
Ce n’est qu’une fois la vérité rétablie que tout peut alors se remettre en place, mais pour combien de temps ? Car rien désormais, ne sera plus comme avant.
Christophe Luthringer et Didier Caron